TICket pour l'Art

Les TIC comme complices de l'Histoire de l'Art !

« Ma terre », une exposition de la Cité des Sciences et de l’industrie.

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Dimanche 15 Novembre, 15h00, exposition « Ma terre » à la Cité des Sciences et de l’industrie.

Avant d’entrer, un I Phone est remis aux visiteurs qui dans le cadre d’une expérimentation (je vous décrirai laquelle juste quelques lignes plus loin) se prêtent au jeu et délivrent leurs impressions à la fin de leurs parcours. Je fais partie de ces personnes et je vais vous faire part de mes impressions. Mon témoignage est selon moi doublement intéressant : je peux réagir autant en tant que visiteur lambda (surtout que je n’avais jamais eu d’I Phone entre les mains), qu’en visiteur se voulant plutôt critique.

Première impression : il me faut 10 minutes pour prendre en mains l’outil, pendant ces dix minutes j’ai le nez vissé à mon écran…le plus triste, c’est que je l’utilise très facilement, le seul problème étant de changer d’application (puisque deux applications distinctes sont au cœur du dispositif observé).

Deuxième impression : même une fois habituée à l’outil que je trouve simple, ergonomique, intuitif et agréable à utiliser, je reste le nez collé à mon écran, je manipule et j’ai envie de tout voir/ lire, tout ce que propose l’I Phone, via ces deux applications, surtout la première, Musetrek qui m’invite à lire et surtout à zapper entre les différentes icônes qui mènent à d’autres « treks ».

Troisième impression : « Musetrek », quand j’ai entendu cette expression, j’ai imaginé un parcours
bien balisé et d’une certaine longueur, or il ne s’agit « que » d’étapes très courtes, mais très riches
et intéressantes ceci dit.

Troisième impression : Je passe à l’autre application, la Sekkai Camera. Juste magique : j’ai le nez collé à mon écran mais l’I Phone est haut, face à mon regard et de ce fait, je peux voir l’expo physique réelle sans que l’écran n’acapare toute mon attention. Application très fluide, et efficace tant par son contenu que par la navigation pour le moins épurée : on se promène dans l’expo, et régulièrement des petites icônes apparaissent, on appuie dessus et le contenu textuel sonorisé apparait.

Si on compare les deux applications proposées, les deux se ressemblent beaucoup et on t le même objectif : apporter des informations complémentaires au visiteur, et lui donner le choix de profiter de tel ou tel contenu et pas de certains autres, ou de tous si il le désire.

La différence tient en pu de chose, mais est signifiante de toute une démarche de communication : Musetrek est un outil que le visiteur doit gérer, auquel il doit s’habituer et manipuler un minimum.
La Sekkai Camera, c’est différent : c’est l’outil qui s’adapte au visiteur, la démarche de personnalisation des contenus est toute différente puisqu’on n’est plus dans une dynamique de « zapping », mais plutôt de « zoom sur ». Cela change peu de chose au niveau de la stratégie mais la navigation et ses modalités débouchent sur une toute autre façon d’appréhender le dispositif numérique au sein de l’exposition.

Simplifier les discours et utiliser ses « sens » pour mieux appréhender les concepts tels que la facture de la touche.

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La facture de la touche de viens vite un élément important à intégrer obligatoirement à la description du tableau. Problème : elle ne s’observe pas sur la plupart des images présentées sur les sites ou même dans les « classiques » des bibliothèques, à moins de bénéficier d’un zoom haute définition façon Mazenod, ou Web Gallery of Art.
La meilleure façon qui nous ai donnée de pouvoir apprécier le travail sur l’épaisseur de la matière, de deviner le geste de l’artiste est de se rendre au musée : mais toutes les oeuvres d’art qui nous intéressent ne se trouvent pas près de chez nous, et même si, nous historiens d’art curieux de tout aimons voyager, il s’avèrerait très utile de pouvoir « accéder » à un niveau de détail informationnel assez élevé qui permette d’observer et de réellement saisir la qualité de cette facture de la touche.
Les musées les plus « fortunés » ou ceux qui savent nouer des partenariats avec d’autres institutions ont les moyens d’innover dans l’espace muséal (qu’il soit virtuel ou réel) en commençant à se doter de nouvelles technologies, qui sont autant de vecteurs de nouveaux usages et de nouvelles possibilités d’accessibilité à la culture.
D’un point de vue pédagogique, et pour prendre un exemple très précis, utiliser certaines de ces technologies pour donner à voir et faire « sentir » la facture de la touche serait cohérent et ferait écho au caractère sensible de l’œuvre d’art, qui « s’adresse aux sens pour toucher (ou édifier) l’esprit ».
La technologie multi-touch (cf : I Phone et écrans tactiles dernières générations) se répand et « squatte » de plus en plus espaces culturels et musées. Les ingénieurs travaillent actuellement à rendre les effets de matières (textures, températures).

Voici de quoi vous faire une idée des possibilités offertes par cette nouvelle technologie :

Adapter cette technologie pour traduire les effets de matières réels vers le virtuel réglerait notre problème, et plus que ça, contribuerait à amoindrir la frustration induite par la règle dictée par la volonté de conserver du mieux qu’on peut les œuvres d’art : le célèbre « Ne pas toucher » pourrait évoluer vers un « Prière de toucher l’œuvre d’art virtuelle » qui dans l’idéal serait installée à côté de l’œuvre d’art originale.

Une scénographie cohérente : un axe d’apprentissage de la construction de l’analyse.

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Logo du Musée du Quai Branly

Il y a tellement de choses à dire sur le Musée du Quai Branly, que j’y consacrerai plusieurs articles.
Ce musée a la particularité d’être l’un des plus grands musée de la capitale, mais d’être le seul à déployer
autant d’énergie et de moyens pour mettre en place un climat d’échanges de savoirs et favoriser une accessibilité toujours plus grande.
Les visiteurs du site, avertis ou non en matière d’histoire de l’art ou d’archéologie, ont en effet la possibilité d’accéder à une plateforme proposant de visualiser une partie importante des collections du musée : mais ce
ne sont pas des photos qui sont proposées à l’utilisateur. Les vues frontales traditionnelles des sculptures sont
ici troquées contre des objets 3D (ou simulation de 3D) et l’utilisateur a tout le loisir de les « manipuler »
et d’apprécier les objets en questions sous « toutes les coutures ». Ces objets sont accompagnés d’un descriptif scientifique (sur lequel les étudiants peuvent se caller pour rédiger leurs fiches techniques) : ces collections 3D sont une mine d’informations sûres pour les spécialistes (ou ceux qui veulent le devenir ; ) .

Voilà donc une approche didactique cohérente : une sculpture est conçue pour être observée sous plusieurs angles (dans la plupart des cultures). On peut parler de cette application comme d’une bibliothèque intelligente ou d’un catalogue de documents raisonné.

Apprendre à communiquer, oui, mais apprendre à observer aussi !

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Dans les articles précédents je vous faisais part de mes regrets : l’histoire de l’art est une discipline bien trop souvent enseignée selon une méthode expositive (faute de moyens, de volonté de changer les habitudes…et de temps !).
Nuançons :
L’histoire de l’art est une discipline s’inscrivant dans le champ des sciences humaines et peut être aussi classée dans celui de la littérature. Elle est principalement à la croisée de l’anthropologie, de la sémiologie et … de l’histoire évidemment. Autant dire que l’un des dénominateurs communs de ces disciplines est la nécessité de savoir communiquer : expressions orale et écrite sont, comme nous l’avons déjà constaté, importantes et constamment évaluées. Nous ne le remettons pas en cause, mais cela joue peut-être aussi sur le déroulement et la pédagogie déployée lors des cours.

Cependant, coupler cet » échange unilatéral » (je généralise, honte à moi, mais certains professeurs, merci à eux d’ailleurs, font des efforts pour casser cette monotonie tueuse d’interactivité) à des outils d’apprentissage autres que bases de données, bibliothèques et musées rendrait l’apprentissage plus complet, plus exhaustif.

Je vous propose de faire un tour d’horizon de ce qui se fait en la matière et d’essayer d’observer points forts et points faibles de ces applications, logiciels et sites dédiés.

Le premier avantage des TIC : l’implication de l’apprenant.

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Ce soir, j’ai envie de parler d’un des nombreux avantages des TIC utilisées par le professeur dans le cadre d’un cours d’histoire de l’art.

Outre leur aspect pratique (faciliter les partages de documents et économiser des impressions souvent en couleurs), les TIC peuvent favoriser l’implication des apprenants et ajouter une « couche de sens » au langage parlé ou écrit.  Par exemple, schématiser des éléments constitutifs d’une peinture complexe à analyser sera une méthode efficace pour gagner du temps (économie des mots) et ralentir la cadence du cours ou passer plus de temps sur une autre notion.
Faciliter et rendre les cours plus vivants, c’est aussi possible avec les TIC : interactions porteuses de sens et dédramatisation de « l’erreur » sont des objectifs qu’il est possible d’atteindre : en histoire de l’art, quand on fait un contre-sens (et c’est très souvent le cas surtout en première année), on est vite « jugé » et décrédibilisé simplement parce que c’est un monde habité par des gens passionnés qui peuvent parfois manquer d’indulgence.

« Une des clés du succès est la confiance en soi. Une des clés de la confiance en soi est la préparation. » (Arthur Ashe)

L’ « erreur » est redoutée (comme dans tout domaine) lors d’exercices oraux : il suffit d’avoir mal formalisé sont idée, ou de l’avoir traduite au moyen d’un vocabulaire manquant de précision pour basculer dans d’interminables bafouillages… Si l’une des compétences capitales de l’historien d’art est de savoir s’exprimer en public, ne pourrait-on pas mettre en place, pour les étudiants de première année par exemple et selon des modalités qui restent à définir, un système de « sécurité » : s’il n’arrive pas à répondre aux questions suite à son exposé, simplement parce que son vocabulaire ou la gestion de son stress lui fait défaut, il pourrait être envisageable (et à mon sens très instructif aussi) de lui donner la possibilité de s’exprimer grâce à une application lui permettant de dessiner ou montrer ce qu’il ne parvient pas à exprimer en langage parlé par-dessus l’image de l’œuvre étudiée. Cela permettrait d’éviter au débutant de rester sur un sentiment plus ou moins grand d’échec et l’aider à appréhender sereinement les oraux suivants. Valeur ajoutée de la mise en place d’un tel dispositif : approfondir le travail d’analyse et confronter son interprétation à celle des autres, en face à face, pour enfin intégrer aux analyses uen dimension relative à la « gestuelle » pour soutenir ses propos.

Written by Sabrina Hadid

19 octobre 2009 at 00:28

Publié dans Non classé

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Pourquoi réfléchir ensemble aux modalités de l’utilisation des TIC dans le cadre de l’apprentissage de l’histoire de l’art ?

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Pour commencer, je vais vous expliquer comment j’en suis venue à me questionner sur les pratiques pédagogiques propres à l’histoire de l’art.

Si je suis en master de Communication en Innovations, c’est grâce à mon parcours scolaire : j’ai obtenu ma licence d’histoire de l’art et d’archéologie en 2007, à l’Université de Marne-la-Vallée. Une licence d’histoire de l’art, c’est passionnant, mais il n’empêche que ça reste trois ans d’enregistrement dans la mémoire et à court terme de centaines de diapositives (de plus ou moins bonne qualité et plus ou moins visibles selon le placement dans la salle ou l’amphi) visionnées plus ou moins longtemps selon le degré d’approfondissement de l’étude souhaité par le professeur.

L’enseignement de l’histoire de l’art place l’étudiant dans une posture faussement passive qui requiert une concentration des plus intenses…sauf si se transformer en rat de bibliothèque le week-end ne nous dérange pas, car voyez-vous, ce que l’on peut reprocher à cette manière de faire (due principalement aux peu de moyens des facs), c’est que les étudiants n’apprennent pas réellement l’histoire de l’art s’ils se  »contentent » de suivre en cours. Je veux dire par là que le rôle de l’historien d’art ne se résume pas à l’apprentissage de dates et de nomenclatures d’œuvres d’art (sortes de fiches d’identité décrivant au plus près l’objet, selon un procédé codifié et « universel ») : il doit savoir s’exprimer tant à l’ écrit qu’à l’oral et développer un véritable sens de la critique, ce qui passe nécessairement par une capacité d’observation assez fine à laquelle s’ajoutent des techniques de recherche et de documentation qu’on ne lui enseigne pas (certains professeurs donnent des références bibliographiques, mais tous sont d’accord pour déconseiller l’usage des ressources internet (sauf les sites reconnus tels que ceux qui sont mis en lignes par les hautes institutions et les grands musées (le Louvre par exemple).
Imaginez à quel point il peut être ennuyeux de suivre les exposés d’étudiants qui ne peuvent (ou ne font) que rassembler et empiler des informations (trouver essentiellement sur le net ou dans les référence dites scientifiques ») dans un ordre logique ?

Pour que l’histoire de l’art ait du sens, et que les étudiants parviennent à adopter une posture de véritable historien de l’art, il leur faut donc de l’expérience, mais aussi et surtout des techniques d’analyse et des moyens pour être véritablement « proches » des œuvres : leur éviter de se cantonner à lire et à articuler les informations, même si cela est fait dans les règles de l’art, si j’ose dire…

Le véritable « problème » de l’enseignement de l’histoire de l’art, c’est qu’on utilise uniquement le langage écrit et parlé, parfois quelques schémas pour s’exprimer. Mais s’il ne suffit que de se documenter pour obtenir son diplôme (je caricature volontairement), que vaut notre esprit critique ?

Je suis convaincue que les Technologies de l’Information et de la Communication sont la seule chance pour les historiens de l’art en devenir, de pouvoir être formés de façon plus efficace et plus en phase avec l’essence même de l’art puisque les artistes utilisent différents moyens d’expression qu’il s’agit de comprendre en les décrivant et aussi en les ressentant. Les TIC présentent plusieurs avantages et constituent une chance inouïe pour la discipline qu’est l’histoire de l’art : enseigner, accompagner, dialoguer autour de l’œuvre et évaluer au moyen des TIC, c’est se donner les moyens de diversifier les approches et les techniques communicationnelles afin de donner une nouvelle impulsions aux techniques pédagogiques existantes.

Ce constat est la raison d’être de ce blog voué à réfléchir à cette question :
 » L’utilisation des TIC dans le cadre de l’apprentissage de l’histoire de l’art : Quelles stratégies pédagogiques et quelles modalités d’évaluation adopter,  pour accompagner l’utilisateur et faire émerger en lui des connaissances, accroître ses capacités d’analyse de l’objet d’art et lui donner les clés nécessaires pour qu’il soit en mesure d’adopter une posture d’historien de l’art ? « .

Je vous invite à réagir à mes posts, que ce soit de façon virulente ou pour corroborer mes points de vue, votre participation est la bienvenue.